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Né en 1976, l’artiste canadien français Mike Allard trouve son inspiration dans les paysages quotidiens, les paysages urbains et les personnes qui l’entourent. Mike a étudié à l’École d’art d’Ottawa, où il a ensuite travaillé dans la production de portraits en graphite et en charbon de bois pour des clients de la région. Son souci du détail et son amour du réalisme font maintenant de la peinture à l’huile son médium naturel. Son travail explore la dynamique et la relation entre les couches de peinture transparentes et opaques définissant l’humeur et l’atmosphère souvent de manière monochromatique.

Mike travaille dans la capitale nationale, capturant la beauté et l’intrigue du monde qui l’entoure, sauvant ainsi ces instants pour l’éternité.

AUTRES OEUVRES DISPONIBLES

Portraits sur carton ondulé – Disponibles à la galerie

Article original publié par l’ OTTAWA CITIZEN – CHRISTOPHER GULY

(Traduction : Le Balcon d’art)

Joe Foster connaît bien les problèmes d’un artiste.

WAYNE CUDDINGTON / POSTMEDIA

Depuis 25 ans, le natif de Perth, Ontario peint des paysages ainsi que des portraits de personnes et d’animaux.

Son travail – qu’il signe en utilisant le prénom de son grand-père maternel défunt, qui est aussi son propre deuxième prénom, Marshal – a atterri dans des collections au zoo de Toronto, et aussi loin que la France et l’Afrique du Sud.

Mais la création artistique a été un projet passionnel plus qu’une source régulière de revenus – jusqu’à 65% des bénéfices de ses peintures vont aux galeries qui les vendent.

Maintenant, Foster a trouvé une nouvelle inspiration artistique après de personnes qui font face à des difficultés bien plus grandes que lui.

Au cours des deux dernières années, lui et sa femme, Nicole, se sont portés bénévoles à « The Mission », une soupe populaire qui longe un couloir étroit et jouxte le salon de tatouage et de perçage Iron Legends sur Beckwith Street à Smiths Falls.

Deux fois par semaine, Nicole Foster prépare et sert des repas à The Mission. Son plat de riz frit au poulet est un succès auprès des 45 âmes affamées qui viennent déjeuner quand elle est de service les lundis et vendredis. Joe Foster est là aussi, alimentant la conversation.

«Je m’assois avec des gens qui entrent et leur demandent de me parler de leur semaine», dit-il. «Ils décompressent avec moi. Je suis plus une oreille ouverte pour eux qu’autre chose. »

De nombreux habitués de « The Mission » arrivent à peine à se débrouiller avec leurs pensions du gouvernement. Certains sont ou ont été sans abri. Mais même s’ils sont souvent épuisés par la vie, les nouveaux amis de Foster sont également «incroyablement joyeux».

Il a décidé de peindre leurs portraits s’isnpirant des photographies qu’il a prises d’eux, et de vendre les peintures pour amasser des fonds pour la mission dirigée par des bénévoles, qui reçoit également un soutien financier des églises chrétiennes évangéliques de Smiths Falls.

Foster voulait donner à ses œuvres  une allure graveleuse, alors il a créé des toiles faites à partir de morceaux de boîtes à pizza en carton et d’autres contenants en carton. Il a collé les morceaux de carton sur Masonite pour assurer la rigidité, puis les a scellés avec une couche transparente.

Jusqu’à présent, Foster a produit sept portraits qui transmettent la réalité brute de ses sujets.

L’un représente Loretta Ranger, une femme aux cheveux blancs dans la cinquantaine, qui est un «incontournable» à Smiths Falls, selon Foster.

«Tout le monde la connaît en ville», explique-t-il. « Elle est bruyante et se met en face de vous, et sa personnalité est plus grande que nature. »

Foster a choisi de ne pas se concentrer sur ses excentricités, mais d’évoquer ce qu’il décrit comme sa noblesse. Le visage de Ranger est de profil alors qu’elle regarde vers l’avant, suggérant force et confiance.

Loretta – Collection de l’artiste

Une autre huile sur carton, appelé Ermin, montre un veuf à barbe blanche à lunettes portant une casquette de baseball. Camionneur à la retraite, le vieil homme est hanté par le souvenir d’avoir été au travail, sur la routes lorsque sa femme est décédée à la maison.

Il a des remords d’avoir été absent à ce moment fatidique et n’arrive pas à se pardonner, explique Foster.

En conséquence, Ermin, dont le nom de famille n’est pas connu de Foster, refuse de vivre dans la maison qu’il partageait avec sa femme et habite dans une roulotte.

Pourtant, il n’y a aucune trace de ce chagrin dans l’hommage artistique de Foster à Ermin. Il est considéré comme un homme aux yeux doux et accessible – le gars drôle qui fait régulièrement des blagues – que Foster doit apprendre à connaître dans leurs interactions régulières.

Ermin, Collection de l’artiste

Ensuite, il y a Grant, qui coupe une silhouette unique de type Père Noël avec ses cheveux et ses sourcils roux et sa barbe blanche touffue. Mais contrairement aux autres, le portrait de Grant de Foster est mélancolique. Ses yeux bleus brillants regardent au loin, espérant peut-être la famille dont il est séparé.

Pourtant, si on rencontrait Grant, on trouverait un «gars jovial et amusant», explique Foster.

«Je ne voulais pas simplement représenter la tristesse avec mes portraits», dit-il. «Beaucoup de gens ne sont pas tristes.

Ils ne sont pas riches et vivent avec peu de moyens, mais ils sont satisfaits de leur situation. »

Foster prévoit d’élargir son portfolio de portraits jusqu‘à inclure certaines des 20 personnes qui passent par Iron Legends pour des tatouages ​​et des piercings – et éventuellement d’élargir son projet d’huiles sur carton pour aider à amasser des fonds pour d’autres endroits qui servent des repas aux pauvres et aux sans-abri, comme La Mission d’Ottawa.

Comme le dit Foster: « Tout le monde mérite la dignité, et j’espère que mon travail l’apportera aux  pour gens que je peins. »

On en a tous entendu parler le weekend dernier (Décembre 2019).  L’artiste de réputation internationale, Maurizio Cattelan a présenté sa plus récente œuvre à la foire artistique Art Basel de Miami.

L’œuvre en question : Comedian, une banane collée au mur par un morceau de ruban adhésif  (duct tape) s’est vendu pour la modique somme de 120 000.00$.  De plus, l’artiste en a remis en « créant » deux autres copies de l’œuvre qui se sont vendues respectivement 120 000.00$ et 150 000.00$!

Maurizio Cattelan est bien connu pour quelques-unes de ses œuvres précédentes  incluant America, consistant en une toilette en or massif ou encore La Nona Ora, une sculpture représentant un pape frappé par une météorite.   Le sens de la satire évident de Cattelan lui confère une réputation de blagueur dans le monde de l’art.  Il est aussi l’un des créateurs du Toilet Paper qui se veut une réflexion sur l’absurde.

Toutefois, cette approche devrait être examinée dans l’optique de ce que représente l’art dans notre monde post-moderne.

La vision de l’art privilégiée par cet artiste n’est pas si loin de celle qui guidait les membres du mouvement Dada il y a un siècle dont Marcel Duchamp avec ses ready-made est l’un des exemples les plus connus.

À son apogée de 1916 à 1922, le mouvement se plaisait à ridiculiser ce qui était perçu comme l’absurdité du monde et l’influence du même mouvement s’est retrouvé plus tard dans le surréalisme, le pop art et, par extension, dans le punk rock.  C’est un courant de pensée qui est donc, d’une certaine façon, à la base même de tous les courants nihilistes tant dans l’art que dans la littérature, la philosophie que dans la musique.  Pensons Warhol, André Breton, John Cage, the Residents – la liste est longue…

C’est aussi le point de départ d’une façon différente d’interpréter l’art et sa signification dans une société.

L’art contemporain tient avant tout à l’intellect.  Le « produit fini » se retrouve souvent comme le véhicule qui transporte le concept et le processus de création de l’artiste.

Ce « produit fini » devient presque une arrière-pensée et est souvent éminemment « jetable » une fois l’œuvre présentée.  Qu’on pense aux installations éphémères de Christo et Jeanne-Claude ou à la robe de viande de Jana Sterbak.

C’est dans cette optique qu’il faut regarder Comedian,  la banane de Maurizio Cattelan.

Il n’a, évidemment, pas vendu trois bananes et du ruban adhésif pour 390 000.00$.  Il a vendu une idée et cette idée est….la banane…  L’art pour l’art.  Pas de matériel, seulement une idée.

Si on se rapporte aux siècles passés, les artistes avaient besoin de mécènes puisque l’achat d’œuvres d’art était une activité réservée à la noblesse et la bourgeoisie et n’aurait pas suffi à assurer un revenu décent et acceptable aux artistes.   Parmi les grands du passé Léonard De Vinci, Michel-Ange Buonarroti ou Raphael n’aurait jamais pu laisser l’héritage artistique qui leur a survécu sans les mécènes qui leur ont permis de créer à leur guise tout au long de leur carrière.

Évidemment, dans notre monde moderne, le concept même de mécénat a quelque peu migré vers des concepts tenant de l’importance des arts dans nos sociétés ce qui mené à des programmes de subvention gouvernementales qui viennent souvent prêter main-forte à des artistes qui, en fin de compte, n’ont rien à « vendre » si ce n’est leur pensée; leur âme…

C’est d’autant plus vrai dans certaines sociétés démographiquement limitées – tel la nôtre au Québec – où même un artiste qui obtient du succès a souvent du mal à joindre les deux bouts.  Mais, c’est un sujet pour une autre chronique.

Vu de cette façon, les « collectionneurs » qui ont acheté Comedian ne font que perpétuer une grande tradition de mécénat finançant le talent de Cattelan et sa pensée iconoclaste mettant de côté le concept même de possession d’une œuvre physique en faveur d’une certaine fierté d’avoir contribué à un événement artistique.  

Si on y pense bien, on voit un film et, une fois visionné, il ne nous reste rien.  On s’abonne à Spotify  et il ne s’agit que d’une impression de l’inspiration des musiciens.  On va voir un spectacle et on en ressort grandi sans toutefois posséder la moindre preuve tangible de notre expérience.

Le principe même de l’art comme une commodité devrait-il être lié à la possession de biens physiques ou, plus justement, au plaisir et à la satisfaction d’avoir participé à un processus créatif?

C’est la question que nous pose l’art contemporain et, dans ce cas-ci, la banane de Cattelan et c’est la question que nous vous posons aujourd’hui.

S.M.Pearson

L’année 2019 marque le quatre-vingt-dixième anniversaire de naissance du sculpteur Armand Vaillancourt.  Au cours d’une carrière de presque soixante-dix ans, cet artiste iconoclaste s’est taillé une réputation tant pour son talent que pour sa personnalité hors du commun.

Entré à l’École des Beaux-Arts de Montréal en 1951, sa passion pour la démesure prend rapidement le dessus et, se sentant trop limité par les murs de la vénérable institution, il investit la rue en 1953.

Il s’attaque alors à sa première à sa première œuvre monumentale, l’arbre de la rue Durocher, véritable performance publique.

Durant deux ans, il sculptera, à même la rue, un arbre, situé sur la rue Durocher, à Montréal. Très controversée, cette sculpture sera source d’interrogation chez les passants qui ne savent trop qu’en penser. Symbolisant le rapport entre l’art et la nature, elle demeura en place plusieurs années pour finalement être transportée au Musée national des beaux-arts du Québec. On considère aujourd’hui que l’œuvre a participé à l’éveil de la conscience écologique des artistes québécois et celle-ci est considérée comme l’une des œuvres phares de l’histoire de l’art d’ici.

L’arbre de la rue Durocher (VIDÉO) :  

La fontaine

Au cours des deux décennies qui suivront, Vaillancourt se forge une solide réputation tant qua Québec qu’à l’étranger.    C’est ainsi qu’il se retrouve à San Francisco en 1971 où il passera deux années à la création d’une œuvre monumentale, la fontaine de la Place Embracadero.

La fontaine de Vaillancourt est le produit du réaménagement de San Francisco qui a eu lieu dans les années 1950 et 1960. La pyramide de la Transamerica a été construite de 1969 à 1972 et BART était également en construction. La station Embarcadero sera finalement ouverte en 1976.

Justin Herman, pour qui la place a été nommée, était une figure de proue dans ce processus et le directeur exécutif de l’agence de réaménagement responsable. L’architecte paysagiste moderniste Lawrence Halprin a été sélectionné pour le réaménagement de Market Street, de Embarcadero à Civic Center, la voie de circulation la plus visible de à San Francisco. Halprin avait conçu d’autres espaces dans la ville, tels que la place Ghirardelli et la place des Nations Unies. Il a conçu Justin Herman Plaza, mais a fait appel à Armand Vaillancourt pour concevoir la fontaine.

Vaillancourt, alors âgé de 38 ans, avait remporté le concours de design de fontaines sur invitation lancé par Halprin.  Halprin aurait déclaré que si la fontaine ne faisait pas partie des « grandes œuvres d’art civique, je vais me trancher la gorge ».

La fontaine se trouve dans un endroit très visible sur le front de mer du centre-ville de San Francisco, sur Justin Herman Plaza, où Market Street rencontre Embarcadero.  Le Hyatt Regency Hotel se trouve au bord de la place, à côté des quatre autres tours du centre Embarcadero. De l’autre côté de l’Embarcadero se trouve le Ferry Building, et l’extrémité est de la ligne de téléphérique de California Street se trouve de l’autre côté de l’hôtel Hyatt Regency.

Lorsque Vaillancourt a conçu la fontaine, l’Embarcadero Freeway ou Interstate 480, surélevé, existait encore le long de l’Embarcadero. La fontaine a été conçue pour l’environnement des autoroutes, mais elle a été construite pour amener les gens dans un espace public étendu, comme l’a qualifié le critique d’architecture de San Francisco Chronicle, John King, « d’un acte de distraction provocant jusqu’à la chute de l’autoroute en 1991 ».

La fontaine mesure environ 12 mètres de haut, pèse environ 700 tonnes courtes (640 tonnes) et est construite à partir de tubes carrés préfabriqués en béton. La fontaine est placée dans un bassin en forme de pentagone irrégulier et est conçue pour pomper jusqu’à 110 000 litres d’eau par minute.

La fontaine a l’air inachevé, comme du béton qui n’a pas été complètement mélangé. De près, elle est très rugueuse et texturée. Il y a plusieurs piliers carrés ou tubes cubes qui forment un demi-cercle à l’intérieur du bassin. Les piliers de couleur naturelle font saillie et s’entrecroisent depuis le coin de la place  « comme les tentacules d’un immense poulpe géométrique … s’ouvrent » permettant aux visiteurs de se tenir entre les tubes et d’avoir une vue sur la place et la ville. Une série de plates-formes au niveau du bassin permettent aux piétons de pénétrer dans la fontaine et derrière la chute d’eau.  La fontaine et la place sont facilement accessibles au public en tout temps et dans toutes les conditions de pluie ou de beau temps.

Le budget de la fontaine était de 310 000 USD. Elle a été dédiée le 22 avril 1971.

Juste avant le dévoilement de la fontaine, le slogan « Québec Libre » a été peint sur la fontaine la nuit mais le graffiti a été effacé.  Lors de l’inauguration, assistée par Thomas Hoving, directeur du Metropolitan Museum of Art de New York, Armand Vaillancourt a lui-même repeint « Québec Libre » sur la fontaine à autant d’endroits qu’il pouvait atteindre.  Un employé de l’agence de réaménagement a commencé à cacher les slogans au cours de la cérémonie, mais Herman l’a arrêté, affirmant que cela pourrait être fait plus tard.  

Quand on lui a demandé pourquoi il avait dégradé sa propre fontaine avec des graffitis, il a répondu: « …Cette fontaine est dédiée à la liberté. Québec libre! Pakistan libre! Viet Nam libre! Libérez l’ensemble monde!  »  Vaillancourt a déclaré que ses actions étaient » une performance puissante « destinée à illustrer la notion de pouvoir au peuple.  Québec libre est depuis demeuré le nom alternatif de la fontaine.

Propositions de démolition

Après le tremblement de terre de Loma Prieta en 1989, l’Embarcadero Freeway surélevé a été tellement endommagé qu’il a été démoli et a été remplacé par un boulevard situé au niveau du sol. Un architecte mandaté par la ville a également proposé la démolition de la fontaine, mais aucune décision n’a été prise.

En 2004, le superviseur de la ville de San Francisco, Aaron Peskin, a réitéré l’appel à démolir la fontaine mais Armand Vaillancourt a immédiatement promis de « se battre comme un diable pour préserver ce travail ».  En quelques mois, l’eau coulait à nouveau et les plans pour abattre la fontaine furent abandonnés.

L’opinion des critiques

Controversée depuis sa construction,  les critiques négatives et positives se sont poursuivi jusqu’à aujourd’hui.   Hoving, dans son discours de dédicace, a déclaré que la fontaine avait une partie de l’audace de la sculpture baroque et,  qu’à son avis, « une œuvre d’art doit naître dans la controverse ». Herman lui-même a déclaré qu’il s’agissait « d’une des plus grandes réalisations artistiques du Nord. Amérique.

Charles Birnbaum, expert reconnu de Halprin, a déclaré que l’architecte « a toujours voulu que les gens interagissent avec ses jeux d’eau » et que Justin Herman Plaza « se voulait un environnement total, un espace animé à la fois par l’homme et par l’eau », de sorte que la fontaine a été conçue attirer le public dans une zone autrement isolée du front de mer par l’Embarcadero Freeway.

Aujourd’hui, tant au Québec qu’à l’étranger, l’œuvre de Vaillancourt conserve son côté subversif et dans sa dixième décennie, l’artiste et l’homme ne laissent personne indifférent.

Parions que notre bonhomme nous réserve encore quelques surprises….

S.M.Pearson

L’encadrement, ça sert à quoi????

C’est une question qui peut surprendre.  On encadre pour « améliorer » une œuvre, non?

Eh bien, non.  Un encadrement peut mettre un tableau en valeur mais ne fera pas de miracles.  L’encadrement viendra faire ressortir les couleurs d’un tableau, pourra délimiter la composition, pourra aider l’accord entre la décoration d’une pièce et l’œuvre accrochée mais il s’agit là de choses évidentes pour la plupart des gens.

La réalité est que l’encadrement est un peu le gardien de l’œuvre.

En effet, un tableau non-encadré ou, pire, mal encadré, aura de grandes chances de se détériorer, de s’endommager et, bien entendu, perdra de sa valeur marchande.  Pis encore, une œuvre mal encadrée pourrait être ruinée par son environnement, la lumière ambiante, la fumée – de foyer ou de tabac -,  l’humidité et toutes sortes de situations et d’événements auxquels on ne pense même pas lors de l’acquisition d’un tableau.

Commençons par les encadrements de base.

Lorsque vous faites l’acquisition d’une œuvre sur toile, qu’elle soit peinte à l’huile ou à l’acrylique, celle-ci est, plus souvent qu’autrement, étirée sur un faux-cadre qui la garde tendue tant lors de sa réalisation qu’au moment de l’accrocher.

L’un des points à remarquer est que, souvent, ce faux-cadre sera de qualité relative et ne permettra qu’une très discutable stabilité au tableau.

C’est alors que l’on comprend l’importance de faire encadrer un tableau par un encadreur réputé.

Nous connaissons tous ces magasins de décoration et d’affiches qui offrent des services d’encadrement à bas prix.  Si ceux-ci sont souvent qualifiés, il assez rare qu’ils engagent des encadreurs de formation reconnue.  Les encadrements proposés sont rarement de qualité « conservation »…

Un encadreur professionnel saura vous conseiller sur le type d’encadrement mais, aussi, saura analyser le montage du tableau et apporter, le cas échéant, les correctifs essentiels à la conservation du tableau.

Pour ce qui est des tableaux sur panneaux, l’exercice peut devenir encore plus périlleux.  Le support variant largement – de l’aggloméré (masonite) au bois en passant par le carton, la méthode de montage et le type d’encadrement variera sensiblement et le résultat aussi selon l’expérience, le talent et les connaissances de l’encadreur.  Celui-ci devra peut-être solidifier le support par marouflage ou en ajoutant des baguettes à l’arrière du tableau.  Un bon encadreur a souvent un rôle de conservateur.

Ce qui nous amène aux œuvres sur papier.

 

L’encadrement d’œuvres sur papier – aquarelles, pastels, dessin, photographies, documents, demande des connaissances et une formation qui manque cruellement aux encadreurs amateurs qui œuvrent souvent chez les marchands susnommés.

Une œuvre sur papier est une entité, à toute fin utile, presque vivante.  Le type de papier, le médium utilisé, l’âge de l’œuvre ou du document, son état, les conditions préalables de conservations sont tous des éléments qui viendront influencer les choix de l’encadreur.

Un bon encadreur s’informera des conditions dans lesquelles vous entendez exposer l’œuvre, le type de lumière qui baignera celle-ci, le niveau d’humidité, etc.  Il vous aidera à choisir le type de montage le plus approprié au projet et vous conseillera sur le type de verre qui protègera celui-ci.  Il vous proposera aussi des options quant au matériel utilisé – bois, plastique, résine, métal, acrylique

Un bon encadreur saura vous conseiller quant au support à utiliser à l’arrière de l’œuvre – papier à PH neutre ou autre – et s’assurera de la pérennité de ce  legs qui devra durer bien au-delà de votre propre existence.

Il saura aussi vous conseiller dans le choix de la provenance des encadrements proposés, de la qualité reconnue des manufacturiers italiens aux encadrements à bas prix produits en Asie.

Finalement, un bon encadreur devrait avoir suffisamment de notions artistiques pour vous conseiller quant aux préoccupations visuelles et esthétiques liés à l’encadrement et devrait connaître les ressources nécessaires de façon à vous aiguiller vers les professionnels appropriés si vos trésors avaient besoin de restauration, de nettoyage ou autre travail spécialisé.

L’encadrement, ça sert à quoi?   Ça sert à accorder tous les soins essentiels à la conservation et à l’exposition de vos trésors et à leur garantir une longue vie en sécurité et en beauté.

Steve Pearson, Le Balcon d’art

Février 2019

(suite…)