André Bertounesque est un peintre québécois d’origine francaise né le 11 mai 1937 à Sainte-Livrade (Lot-et-Garonne), et décédé le 21 septembre 2005 à Laval au Québec.
Déjà passionné par l’art, André Bertounesque arrive au Québec en 1951 où il exerce de nombreux métiers tout en cultivant sa passion pour la peinture à l’huile. Peintre autodidacte, Bertounesque installe un atelier de fortune au fond de son salon de coiffure où il peut peindre pendant les temps creux que lui accordent ce métier.
Il commence alors sa carrière de peintre en vendant ses œuvres à nombre de ses clients qui sont impressionnés par le talent de cet artiste sensible. On remarque rapidement la maîtrise que possède Bertounesque pour rendre la lumière et les atmosphères feutrées et intimiste des scènes qu’il illustre. La richesse de sa peinture à l’huile lui procure une reconnaissance qui ne se démentira pas tout au long de sa carrière et même au-delà.
Homme à femmes, l’œuvre d’André Bertounesque au cours des années 1970 et 1980 est riche de portraits, de nus, de marines et de scènes toutes en douceurs qui reflètent bien la tranquilité de l’homme.
Il devient aussi le chroniqueur visuelle de sa France méridionnale natale. La Provence, ses couleurs et sa lumière deviennent un sujet de prédilection qui améne le spectateur vers des horizons toutes en chatoiements.
L’œuvre d’André Bertounesque fait aujourd’hui partie du patrimoine artistique du Québec et est présente dans les grandes galeries et dans plusieurs collections majeures un peu partout dans le monde.
Né à Québec en 1954, Gilles Bédard démontre très tôt un talent artistique certain. Aimant créer d’après nature, c’est spontanément que Gilles s’arrêtera pour croquer le caractère inusité d’une scène qui l’aura frappé. Utilisant différentes techniques telles que l’acrylique, l’huile, le pastel et le fusain, sa première préoccupation demeure néanmoins la lumière.
Jeune homme, Gilles rejoint les rangs de la Garde côtière du Canada, un travail qui l’a amené, à bord de brise‑glaces, jusque dans l’Arctique. Le silence de cette contrée désertique l’a profondément marqué tant il était enveloppant. Après quatre ans en mer, la vie d’artiste s’est avérée un attrait irrésistible pour lui.
Ses œuvres sont une musique, une vibration lumineuse, un instant fugitif saisi sur la toile. Souvent inspirés des paysages de Charlevoix, ses tableaux sont traités de manière très fantaisiste. Gilles se spécialise dans les paysages d’été, parce qu’il sait comme pas un, peindre les feuillages et leur attribuer des teintes uniques. Ses scènes d’hiver sont toutefois empreintes d’une chaleur exquise.
« Je vois mon art comme un cri du cœur, comme la libération spontanée de tout ce que je ressens en dedans de moi. J’aime cette liberté que m’apporte la création et je ne pourrais vivre, comme le font tant d’autres, dans les mornes contraintes du quotidien. »
Léo Ayotte
Léo Ayotte est un peintre québécois né à Ste-Flore en Mauricie en 1909 et décédé à St-Hyacinthe en 1976.
« La peinture ? Moi, je n’en parle pas; j’en fais ! »
Le Québec a eu sa part de vedettes des arts visuels. Ozias Leduc, Suzor-Côté, Marc-Aurèle Fortin, Paul-Émile Borduas, Jean-Paul Lemieux, Jean-Paul Riopelle, Guido Molinari et plusieurs autres. Certains ont marqué leur époque, d’autres auront marqué l’histoire par l’approche révolutionnaire qu’ils ont pris face à leur aventure picturale.
Dans un Québec hyper-conservateur, catholique et, disons-le, quelques peu réfractaire aux changements, l’art contemporain a longtemps eu une signification un peu différente de celle qu’elle pouvait avoir ailleurs dans le monde. La peinture figurative a conservé le haut du pavé pendant plusieurs générations et les peintres qui osaient s’aventurer vers d’autres avenues ont parfois – souvent – été ostracisés par un establishment vieux jeux qui contrôlait tant le marché que l’éducation.
Dans cette atmosphère un peu claustrophobe, plusieurs artistes talentueux n’eurent d’autre choix que d’adopter une approche plus traditionnelle de leur art de façon à mener une carrière satisfaisante tant au niveau de la création qu’au niveau financier.
L’un des artistes ayant le mieux pu tirer son épingle du jeu dans une situation moins qu’idéale fut Léo Ayotte qui, de son vivant, a su acquérir une réputation d’excellence malgré son manque de formation et des moyens souvent moins qu’idéaux.
Né à Sainte-Flore, en Mauricie, au Québec, d’une famille modeste, il commence ses études au Collège Séraphique et au Séminaire de Trois-Rivières, puis à Nicolet. Il a abandonné ses études à la fin de sa rhétorique et a commencé à composer de la poésie et à faire de la peinture.
En 1938, Ayotte déménage à Montréal et travaille comme modèle à l’École des beaux-arts et au Musée des beaux-arts. N’étant pas inscrit comme étudiant, Ayotte ne pouvait pas suivre les cours, mais son travail là-bas en tant que modèle et en tant que concierge lui permettait quand même d’y assister. Disposant de moyens financiers modestes, il récupérait les tubes de peintures à moitié vides qu’abandonnaient certains étudiants et utilisait ceux-ci pour peindre. Fait remarquable, Charles Maillard qui était directeur de l’École des beaux-arts dira d’Ayotte qu’il fut son meilleur élève!
Son amour de la nature l’a amené à peindre. Principalement autodidacte, il avait un style unique. Ayotte utilisait souvent un seul pinceau pour réaliser un travail. D’un seul coup et avec spontanéité, Ayotte a toujours réussi à peindre du premier coup, sans jamais avoir à faire de corrections ou de retouches. Excepté pour ses portraits, il a peint sans faire d’esquisses préliminaires, prenant le temps de faire des observations avant de commencer à peindre. Les couleurs audacieuses et vives qui ont émergé de son pinceau ont capturé l’essence de ses sujets. Ses paysages colorés sont de véritables hymnes à la nature. Ses natures mortes et ses portraits chargés d’émotion l’ont amené à être considéré comme un artiste majeur au Québec.
Devenu un peintre bien vendu et un conférencier recherché, Ayotte a pu économiser suffisamment d’argent pour réaliser son rêve de visiter la France. En juillet 1962, il se rend au musée du Louvre, ce qui, d’ailleurs, le fit pleurer…
Il rend aussi visite à ses compatriotes exilés tels son ami François Hertel, le sculpteur Robert Roussil, et le peintre Jean Dallaire. Il termine son voyage sur la Côte d’Azur où il passe beaucoup de temps à peindre avec sa nièce, Louise-Helene Ayotte, qui vient d’être nommée consul de France à l’École des Beaux-Arts.
Après un an en France, il rentre au Canada où il participe à de nombreuses expositions partout au Québec jusqu’en 1975. Il côtoie et aide de jeunes artistes tels Paul Tex Lecor qui, jusqu’à sa propre disparition en 2017, parlera d’Ayotte comme de l’une de ses plus grandes influences et comme d’un ami très proche.
Atteint d’un cancer, il est transporté le 18 décembre 1976 à l’hôpital de Saint-Hyacinthe où il meurt trois jours plus tard, le 21 décembre. 1976
À partir du décès d’Ayotte, les amateurs d’art du Québec s’arrachent les œuvres du peintre qui prennent rapidement une valeur importante. Cette tendance ne se démentira pas jusqu’à la récession de 2008-2009 alors que, comme pour la plupart des artistes, la cote de ce peintre emblématique souffrira un peu de la faiblesse du marché de l’art.
Ceci étant dit, l’œuvre d’Ayotte conserve sa vitalité et il garde un noyau dur d’admirateurs qui continuent de chérir les œuvres qu’ils possèdent et d’acquérir les tableaux qui, régulièrement, se retrouve aux enchères ou sur le marché secondaire. Il est d’ailleurs possible avec un peu de recherches de trouver de très belles œuvres souvent à des prix très intéressants.
S.M.Pearson