MARTIN BLANCHET
MATIN DE FRIMAS (BA-7063)
Est-ce une illusion?
Par un petit matin frileux de février je fus ému par cette lumière rosée, charmé par le désir de peindre ses lueurs solennelles. On dit que l’on voit ce que l’on connait… La rivière Petite Rouge passe chez moi et frappe occasionnellement à ma fenêtre avec ce genre d’offrande, ce qui me force la main jusqu’à la toile blanche de l’atelier.
À cette emprunte plus vive que nature, soulève un défi; capter l’essentiel.
Un défi qui demande de choisir les liens qui serviront en sourdine, cet instant fragile. Peindre l’intention, laissez les coups de pinceaux s’exprimer, devenir plutôt chef d’orchestre que virtuose, pour mieux voir, mieux rendre, mieux raconter.
La toile n’a plus besoin de nous lorsqu’elle cesse de nous observer. C’est alors le moment où je peux l’observer à mon tour. Tiens donc, ce paysage n’est plus exactement le même… Sa disposition, ses tons et son intensité, tous se s’ont fait prendre au jeu.
Non, ce n’est pas une illusion, je revis ce matin frileux de février.