Nous venos tout juste de publier un nouveau catalogue en-ligne mettant en vedette Nicole Laporte
Nicole Laporte est née à Montréal en 1954. Avant de se consacrer à la peinture, elle était Greffière-audiencière à la Cour criminelle. Elle était déjà dans la quarantaine lorsqu’elle a décidé « de se mettre sérieusement au travail artistique » mal- gré les incertitudes et les contraintes financières que cela comportait.
N’ayant pas suivi de formation académique, Nicole Laporte a suivi quelques cours avec des peintres professionnels avant de devenir, elle-même, artiste professionnelle. Forte de ses racines autodidactes, aucun doute ne vient réprimer le goût de la liberté qui guide sa quête artistique. Pour elle, l’aspect pure- ment technique importe vraisemblablement moins que les émotions qui se dégagent de ses peintures. Par ses œuvres, l’artiste entend répandre des confettis de formes et de couleurs capables d’activer la sensibilité des spectateurs. Elle s’est donc émancipée des règles et des rigidités du monde de la peinture et semble se moquer des conventions au détriment d’une certaine harmonie, de l’ordre et de la recherche de la beauté des atmosphères typiquement québécoises.
Dans les tableaux de Nicole Laporte, des groupes de personnages centraux, composés de figures homogènes, s’imposent au regard. Son sujet favori semble être l’hiver québécois dans lequel l’artiste imagine des personnages mis en situation – soit en train de jouer, soit simplement prenant une marche. Ces enfants qui jouent et ces femmes qui batifolent en tenue de ville ou même en pantoufles prouvent que l’artiste cherche à souligner sa joie de vivre, mêlant son histoire personnelle aux autres histoires et à la mémoire du Québec tel qu’elle l’aime. De ses tableaux se dégage, avec force, un sentiment de nostalgie où l’artiste s’efforce de capter le mouvement, et peut-être aussi les murmures des personnages ainsi que celui, encore plus fugace, du vent chargé de neige légère qui les caresse affectueusement. Ses tableaux créent une relation directe avec le spectateur en l’immergeant dans leur espace. Le spectateur québécois y assimile instinctivement des expériences vécues qui contribuent à maintenir sa mémoire fluide et l’aident à se souvenir d’où il vient.