Nous avons posé quelques questions aux artistes participants à l’exposition « Haïti-Québec Solidaire » qui se tient au Balcon d’art du 1er au 10 octobre 2017.

Quelques-uns nous ont répondu.

Voici un court regard à leurs réponses et à leur univers.

LÉONEL JULES

Vous êtes aujourd’hui un artiste établi et respecté.  Depuis combien de temps êtes-vous artiste professionnel et quel a été votre parcours formatif et quels sont vos influences?

Depuis plus de 30 ans je développe une approche picturale qui se déploie en créant une profondeur de matière, ce geste -décalcomanié- pour mettre en scène couleurs et textures. Depuis ce parcours, le « Carré plastique » (une manière de composition où la surface est structurée à l’aide de carrés de différents formats qui rythment la surface) affirme une personnalité à ma peinture.

Quels sont vos médiums de prédilection et pourquoi?

L’acrylique  pour sa capacité à stimuler là spontané.

En séchant vite permet la création de cette profondeur de matières.

L’art est-il pour vous un besoin viscéral ou un métier comme un autre?

Un besoin viscéral pas nécessairement. Mais un engagement culturel reste à la base des motivations.

Nous savons que votre travail est présent à de nombreux endroits mais pouvez-vous nous donner des exemples des galeries et des collections importantes qui présentent votre art?

J’ai reçu un cachet en guise de droit d’auteur par La Collection Loto Québec pour une œuvre acquise (« Arche » exposée dans des lieux publics) par cette Prestigieuse Collection. Mes figurent à la Galerie Michel-Ange le Balcon d’Art.

Cité lll, une de mes peinture acquise par la Collection Municipale de la ville de Boucherville

Quel élément du projet actuel a fait que vous avez eu envie d’y participer?

J’aime beaucoup cette question dans la mesure où elle me permet de prendre position et raffermir ma participation à ce projet. Depuis des années j’ai vu évoluer la peinture au Québec et le marché de l’art également. Ma peinture comme la galerie Michel-Ange passe du figuratif thématique à non-figuratif pour introduire une mouvance de liberté et libération que pas seulement Haïti, mais que le monde a besoin: votre projet me permet de faire partie d’une exposition qui met en scène les tendances ultimes du figuratif et je suis censé représenter le versant contemporain de la peinture avec cette influence du comportement Automatiste hérité du Québec de André Breton et de l’Expressionnisme Abstrait. Ce dernier terme peut évoquer tout l’Univers de la recherche en peinture de l’Europe jusqu’aux États-Unis où cette recherche a atteint ses lettres de noblesse avec tout ce que l’on sait de l’effet du marché de l’art et ses incidences sur la pratique et la constitution du patrimoine humain.

Il y a le travail d’un confrère qui est devenu un exemple après Picasso. Un modèle de cette LIBERTÉ sans compromis que l’Art se doit de promulguer.

Je me réfère à Basquiat et une peinture qui fait l’effet d’un ouragan dans le monde culturel.

THIERRY BARTHOLE

Vous êtes aujourd’hui un artiste établi et respecté..  Depuis combien de temps êtes-vous artiste professionnel et quel a été votre parcours formatif et quels sont vos influences?

J’ai étudié les Arts Plastiques à L’École Nationale des Arts  où Richard Barbot a été mon  professeur de dessin.

J’ai commencé mon parcours professionnel en 1997.

Quel sont vos médiums de prédilection et pourquoi?

J’aime travailler avec le papier comme medium.

Ça me permet d’explorer les possibilités infinies qu’offre le crayon à mine de plomb.

Nous savons que votre travail est présent à de nombreux endroits mais pouvez-vous nous donner des exemples des galeries et des collections importantes qui présentent votre art?

Le Museo de Las Casas Reales (République Dominicaine)

La Collection de la Banque de la République d’Haïti

L’art est-il pour vous un besoin viscéral ou un métier comme un autre?

Depuis que l’Art fait partie de ma vie, je ne conçois pas une autre manière de vivre.

Il est vital pour moi de sentir le progrès qui s’effectue dans un travail constant.

Quel élément du projet actuel a fait que vous avez eu envie d’y participer?

Cette exposition représente pour moi une double opportunité:

Exposer pour la première fois au Québec et découvrir la peinture québécoise.

Quels sont vos espoirs et projets quant à la suite des choses au Québec, suivant cette exposition?

6 – Je serais heureux si cette exposition arrive à créer un pont entre Haïti et le Québec pour les Arts.

La situation géopolitique et sociale d’Haïti est, nous le savons tous, difficile et particulière.  À quel point cette réalité affecte-t-elle  votre œuvre?

Haïti a toujours vécu des moments difficiles tout au long de son histoire. Parfois, c’est en essayant de passer à travers ces difficultés que nous vient notre inspiration artistique.

 

 

RICHARD BARBOT

 

Vous êtes aujourd’hui un artiste établi et respecté.  Depuis combien de temps êtes-vous artiste professionnel et quel a été votre parcours formatif et quels sont vos influences?

J’ai vendu mon premier tableau à 18 ans.

J’ai étudié les Arts Plastiques à L’UQAM(1986)

J’ai beaucoup été influencé par Arto Tchakmachian qui fût mon professeur de dessin.

Il m’a inculqué l’importance d’avoir une bonne base et la discipline dont il faut faire preuve afin de l’acquérir.

Quel sont vos médiums de prédilection et pourquoi?

La plupart du temps je travaille avec de la peinture (à l’huile ou acrylique) sur toile.

J’ai gardé une certaine influence des grands maitres.

Mais de temps à autre,  j’utilise les mediums mixtes.

L’art est-il pour vous un besoin viscéral ou un métier comme un autre?

L’art a toujours été présent dans mon entourage dès le tout jeune âge.

C’est une pratique qui s’est installée dans ma vie d’une manière tout à fait naturelle.

Nous savons que votre travail est présent à de nombreux endroits mais pouvez-vous nous donner des exemples des galeries et des collections importantes qui présentent votre art?

Les collections dans lesquelles mes œuvres se retrouvent sont:

Le Musée du Panthéon National (Haïti)

La Galerie d’Art Nader (Haïti)

La Collection de la Banque de la République d’Haïti

La Collection de la Banque Nationale de Crédit(Haïti)

Quel élément du projet actuel a fait que vous avez eu envie d’y participer?

Cette exposition est pour moi une occasion de montrer une peinture haïtienne de qualité au public québécois tout en participant à un évènement caritatif.

Quels sont vos espoirs et projets quant à la suite des choses au Québec, suivant cette exposition?

J’espère que cet évènement ouvrira la porte à une longue collaboration entre Haïti et le Québec au niveau des Arts Visuels.

La situation géopolitique et sociale d’Haïti est, nous le savons tous, difficile et particulière.  À quel point cette réalité affecte-t-elle  votre œuvre?

Haïti vie un paradoxe depuis sa naissance.

(les plus grandes gloires et les plus grandes souffrances)

Toute sa culture en est imprégnée.

Mon art en subit certainement l’influence.

 

PHILIPPE ATTIE

Vous êtes aujourd’hui un artiste établi et respecté.  Depuis combien de temps êtes-vous artiste professionnel et quel a été votre parcours formatif et quels sont vos influences?

J’ai commencé à travailler la peinture de manière autodidacte dès l’âge de 11 ans .Puis j’ai fréquenté l’atelier de l’artiste Ralph Allen qui m’a beaucoup aidé dans mon apprentissage vers l’âge de 16 ans. Ensuite vers les 2009 j’ai commencé à travailler avec l’artiste Richard Barbot avec qui j’ai continué à me perfectionner.

Quel sont vos médiums de prédilection et pourquoi?

Mes supports sont très variés, je peins sur toile, bois, masonite et aluminium. Chacun de ces supports nécessite une préparation spécifique pour mieux l’exploiter et surtout pour m’assurer de la pérennité de l’œuvre.

L’art est-il pour vous un besoin viscéral ou un métier comme un autre?

Je travaille la peinture de manière professionnelle.

Elle occupe la moitié de ma vie.

L’autre moitié est consacrée à mon fils et au reste de ma famille.

Nous savons que votre travail est présent à de nombreux endroits mais pouvez-vous nous donner des exemples des galeries et des collections importantes qui présentent votre art?

Mes toiles se retrouvent dans les collections suivantes :

Salmagundi Club, Rehs gallery, MEAM (Musée Européen d’Art Moderne ), Musée d’art Haïtien, Fred Ross collection, Miami Convention Center, John F. Kennedy for the performing arts.

Quel élément du projet actuel a fait que vous avez eu envie d’y participer?

J’ai toujours été intéressé par les échanges avec les différentes cultures.

Cette exposition me permettra de partager mes expériences avec les artistes du Québec et de découvrir leur travail.

Quels sont vos espoirs et projets quant à la suite des choses au Québec, suivant cette exposition?

Je pense qu’il faudrait que les échanges de ce genre se fassent d’une manière régulière, chaque année ou chaque deux an.

La situation géopolitique et sociale d’Haïti est, nous le savons tous, difficile et particulière.  À quel point cette réalité affecte-t-elle  votre œuvre?

Lorsque je peins,  mes préoccupations sont surtout l’ordre esthétique mais  je suis persuadé que la situation du pays a un certain impact sur moi et donc doit quand même se refléter dans mon travail. Ce sera peut-être dans le choix des couleurs ou dans la mélancolie de certains personnages.